vendredi 31 juillet 2009

Point sur le reportage

Bon, ce n'est pas le tout, mais on n'a pas encore parlé concrètement de nos entretiens...
Ils nous ont vraiment changées. Nous nous sommes rendues compte que, malgré des lectures, nous partions de France avec quelques idées fausses.

Parmi les apprentissages, on n'a pu que constater la grande modernité des modes de vie et de pensée. Non, la Turquie n'est pas Istanbul et le désert turc !! Jeunes de Turquie ou de l'hexagone, il y a un grand nombre de points communs au quotidien, même à l'est !
Ce que nous avons vu de la pratique de la religion correspond à tout sauf à un retour en arrière (la plupart du temps il n'y a même pas de pratique concrète), et l'élection de l'AKP est bien plus complexe que du traditionalisme (arrivisme : arrivés au bon moment, après des réformes politiques assez dures économiquement engagées plus tôt, dons aux "pauvres" en nature = manipulation ...)
Les discussions (passionnantes) sur l'épisode arménien ou sur le problème kurde nous ont aussi forcées à questionner plus en profondeur nos propres idées reçues, les différentes parties prenantes de l'époque, ainsi que le terme de génocide. Affaire à suivre...

Par contre, le gros obstacle reste la barrière de la langue.
Nos rudiments de turc, s'ils sont essentiels et pratiques, ne suffisent pas à mener un entretien. Trouver un bon interprète sur le moment est rare, et compter sur une traduction après coup complique sérieusement le montage vidéo... Donc nous interrogeons des jeunes qui parlent ou apprennent l'anglais, et c'est un filtre important. Nous le savons et tentons de discuter avec des turcophones, par traduction interposée, pour connaître leur opinion et en rediscuter dans d'autres entretiens.

Au final, ce qu'on peut ressortir des entretiens après quelques semaines, c'est une certaine lassitude. Beaucoup aimeraient que la Turquie soit dans l'Europe, mais les critères et attentes imposés conduisent bon nombre d'entre eux à douter que ce soit possible. Voire à penser que la Turquie peut se débrouiller sans. Affaire à suivre, encore...

2 commentaires:

  1. A part Arhevi, pour l'instant vous êtes plutôt allées dans des coins touristiques. Prenez-bien le temps de vous arrêter au bord de la mère noire pour vous rendre compte si c'est toujours la même impression qui domine ou bien si les gens (surtout à l'est) ni seraient pas plus conservateurs et moins ouverts à l'Europe. C'est juste une question que je me pose et j'attends votre point de vue avec impatience.
    Sinon Ayse est déçue de voir qu'apparemment vous ne passez pas par Kastamonu alors que vous y êtes attendues. C'est tout près de Sinope, franchement ça vaut le coup pour voir une petite ville d'Anatolie (200000 hab) en forte expansion. Surtout que vous pourrez y trouver gîte, couverts et multiples interprètes.

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  2. On a croisé bien peu de touristes à Usak, Afyon, Mersin, mais nous attendons aussi avec curiosité plus d'opinions de personnes de l'est. Mais pour l'instant Arhavi donne l'impression d'être tout aussi moderne et ouverte que les villes de l'ouest.

    Et pour l'itinéraire, cf. mail, nous irons bien sûr et avec plaisir à Sinop et Kastamonu !!

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