jeudi 16 juillet 2009

Resto turc

Leurs horaires de repas ne sont pas très réguliers. Si bien qu’hier soir, entre avoir sauté le dîner la veille et le ptit déj le matin, nos ventres gargouillaient un peu.
Mais nos hôtes nous ont réservé une expérience dont nos papilles garderont à jamais l’empreinte. Notre tête aussi.
Vers 22h nous sommes allés dans un restaurant de Kebap. Un vrai restaurant, tout sauf du fast-food. Décoration un peu style chalet genèvois, en poutres de bois et objets de porcelaine, haut plafond… puis vint le menu. Nos hôtes nous conseillent vivement un énorme mixed plate pour (en théorie) 3 (nous étions 4). Aussitôt dit, presque aussitôt servis.

Plein de petits plats : un gâteau de bulgur qui a l’apparence d’un riz au lait, accompagné de viande tendre, une pâte de légumes faites de bulgur et d’épices que l’on mange dans de la salade avec du citron, des miettes d’un fromage délicieux avec des noix, un pain plat aux graines de sésame accompagné de morceaux d’une sorte de chorizo, et une salade pour la conscience. Mais on nous a dit de ne pas y toucher pour se réserver pour la suite…
La suite ?
Et oui, ce n’était que l’apéro !!
Ensuite on est passé aux choses sérieuses : arrive un gigantesque plat rond digne des buffets des sultans. Dedans, toutes sortes de viandes, de bulgur mariné et de galettes moelleuses. Poulet rissolé, boulettes de viande hachée aux épices, agneau, pida (sorte de pizza) à la viande et au fromage… Un assortiment splendide disposé sur des feuilles de salade, de l’oignon doux, des tomates et piments grillés. Un délice !

Il faut dire que les noms de plats turcs sont équivoques : une aubergine farcie se prénomme ainsi « l’imam s’en est évanoui » (imam bayilde) , et un köfte (boulette de viande, légumes et épices) est supposé si tendre qu’il est nommé « cuisse de femme » (kadin budu) !!

Le clou de la soirée, c’est le patron, qui s’est enquis de notre nationalité et de l’objet de notre visite dans une ville qu’aucun guide n’évoque. Il avait manifestement une haute idée de la « french touch ». À savoir que deux françaises étaient là, il nous a rajouté des bougies, de l’eau, et des fleurs sur la table… !
Et le top du top, c’est quand nos hôtes lui ont expliqué notre projet… Apparemment conquis, il nous a alors préparé et offert une table spéciale pour le dessert, avec des pétales de fleurs et une rose dans chacune de nos assiettes. Au milieu trônait un plat de baklavas, ces succulents gâteaux feuilletés au miel et à la pistache, accompagné de glace à une sorte de noix… Ce restaurant musulman, comme plusieurs autres, ne sert pas d’alcool. Or, il nous a même offert un verre de vin ! À l’odeur, on n’aurait pas cru qu’il soit merveilleux, mais il s’est révélé très bon, très doux pour un vin rouge, soyeux comme ce repas et le souvenir qu’il laisse…

C’est donc enceintes d’un kebap de 3 mois, avec une rose dans les cheveux et le sourire sur nos lèvres encore pleines de miel que nous sommes ressorties de cette soirée enchantée…

Aujourd’hui, nous allons à regret quitter ce petit monde de poker, de viande épicée et de discussions passionnantes. Nous sommes vraiment tombées sur des crèmes, ils sont ouverts, intéressés et didactiques. Mais les prochains ont l’air aussi gentils, à Afyon !

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